Un frisson...une odeur familière, celle du liquide vermillon qui traversait les cous et les veines de chaque être vivant...la bise nocturne...La lumière lunaire...tout ce cadre était parfait pour que la jeune Vampire s'amuse.
Hana était pour ainsi dire ravie. Ravie de déjà sentir le sang monter dans l'odeur forestière. Cela voulait dire que la Chasse avait commencé, ou qu'un combat était dans le coin. Deux odeurs, de sang. Deux hurlements distincts. Un homme et une femme.
Des appels à l'aide...et l'accent de la voix désespéré, avec le son si étrange que provoquait une voix de Vampire. Parfait. Elle allait pouvoir jouer son héroïne, comme elle l'aimait. Elle s'envola, sous le couvert des arbres, et s'approcha de la scène...Elle vit la tentative de viol...
Cela provoqua le retour d'un souvenir qu'elle aurait préféré oublier, celui de son amie qui avait failli se faire souiller de la sorte...Et cela provoqua autre chose en elle. La naissance du frisson qu'elle aimait et abhorrait à la fois. Le frisson du Meurtre...
Ses yeux devinrent carmin, et elle saisit en riant sa chère Laevateinn...elle s'approcha, très doucement, en voyant l'homme commencer à lever un pieu de bois. Ce rire l'avait fait se mettre sur ses gardes, même si il s'était mêlé à celui de la jeune femme qui était sensée être sa victime...
A petits pas, elle s'approchait, et quand elle fut derrière l'homme, le vent fit doucement tinter les cristaux de ses ailes...au même moment ou elle raffermissait sa prise sur l'épaule du chasseur...avant de l'envoyer violemment à terre, de toutes ses forces, qui, au bout de 510 ans, étaient devenues considérables.
L'homme surpris tourna son visage furieux vers la gamine, et commença à l'invectiver d'une manière tout a fait déplaisante et vulgaire.
"Petite salope de la nuit ! Je vais te massacrer, toi et ta copine ! Ce n'est pas une gamine qui va me marcher sur les pieds comme ça !"
"La petite salope de la nuit, comme tu le dis à cinq cent dix ans. Ce n'est pas toi qui va exercer une quelconque domination sur mon être, triste fils d'un bouc incestueux."
Il se releva. Il avait du cran, cet imbécile, et tenta d'envoyer un redoutable coup de pieu à la jeunette.
Jeunette qui ria aux éclats, et esquiva, avant de lui donner un sérieux coup de son arme d'acier noir, au niveau de son centre de viol, qui, déjà mordu, lui donna une vague de douleur incommensurable.
Devant cette douleur, Hana ne put que rire, rire follement, tandis que son esprit basculait vers la folie la plus totale. La Soif du Meurtre l'avait reprise pour de bon, et elle tourna son sourire le plus psychotique vers la créature qui se tordait de douleur au sol.
Ainsi qu'un regard. Le regard le plus terrifiant que vous pourriez voir. Un regard inspirant la mort. Un regard d'une femme qui avait sombré dans la folie, rougeoyant comme les rubis les plus sanglants...
"Sérieusement, qu'essayait tu de faire...?Tu ne ressemble qu'à un imbécile traumatisé maintenant...tu peux trembler de peur..Mais personne ne va le remarquer...Ah...Et si j'écrasait ton coeur...et aussi ton âme tiens...
Une fois que je vais me relever, je vais te tuer...tu n'as aucun droit de vivre, créature ! Tu ne mérites pas la vie !
Elle prit cet argument dans une fausse parodie de considération, avant de lui offrir à nouveau son plus mauvais sourire, et de murmurer doucement à son oreille
C'est normal que je n'y ait pas le droit...je suis déjà morte.
Un ricanement suivit cette déclaration, avant qu'elle ne le frappe violemment de son pied chaussé simplement d'une sandale. Mais c'était comme si il avait été botté d'une botte d'acier. A nouveau, elle avait frappé cet endroit déjà meurtri, savourant chaque nuance de la souffrance qui découlait des cris de douleur du chasseur devenu proie.
Puis, elle s'amusa avec sa baguette, à briser lentement ses bras et ses jambes, en forçant sur les articulations en pressant bien la pointe de la Laevateinn sur celles-ci...chaque nouveau cri était pour elle une mélodie, la plus belle symphonie qu'on pouvait jamais composer.
La folie avait vraiment bien fait son nid dans la petite tête de la blondinette, qui se délectait ainsi du carnage, puis, une fois qu'elle eut terminé avec sa baguette, elle s'assit simplement sur le torse du chasseur, qui tentait de se débattre, de fuir, plongeant son regard écarlate fou dans celui de sa proie, en souriant comme une enfant devant un vulgaire jouet.
Elle se mit ensuite à continuer son petit discours, imprégné de la haine pure qu'elle avait pour les violeurs. Elle se moquait des chasseurs, mais ceux qui voulaient souiller une innocente allaient trépasser par la main de la Vampire.
"Ce refrain commence à se graver dans ton esprit...Pourquoi, pourquoi essaie tu de t'enfuir ? Tu as voulu essayer ta petite action solitaire et téméraire, mais je t'ai forcé à faire un choix...mais mon petit sourire angélique ne sera suivi qu'une chose, immédiatement... "
Elle leva Laevateinn, qui prit la forme d'une étrange épée stylisée, telle un bourreau devant sa victime, elle souriait, elle ne dit que quelques mots, avant de pointer l'épée vers le bas, au dessus du visage de sa victime, de son oeil droit, précisément, pour répondre à ce qu'il avait fait à la vampire piégée.
"Pourris en enfer."
Elle planta ensuite l'épée dans le globe oculaire de l'homme, la large pointe explosant ensuite la boîte crânienne, commençant ainsi à faire éclore une fleur carmin sur le sol de la forêt, agrémentée de morceaux d'os et de cervelle.
Elle emplit une gourde du sang de l'humain, et une fois celle ci remplie, elle put déchaîner son courroux. La lame et les griffes tailladaient le corps décapité, envoyant des morceaux de celui ci dans toute la zone.
Au bout d'un quart d'heure de massacre, elle se releva, prenant l'épée et la gourde, appréciant l'horrible charnier qu'elle avait crée, humant avec plaisir l'odeur de sang, qui imprégnait la forêt. Elle était toute tâchée de sang, et semblait apprécier cette sensation...Elle tourna ensuite son regard rougeoyant vers la vampire attachée, et se dirigea vers elle.
Elle semblait bien plus calme depuis qu'elle avait annihilé le chasseur, et léchait une goutte de sang au coin de ses lèvres, une des nombreuses tâches qui constellaient son petit corps.
D'un sobre coup d'épée, elle trancha les liens qui retenaient la jeune femme, et banda sa jambe, ignorant totalement sa réaction, si elle était choquée ou autre. Elle lui colla la gourde dans les mains, qu'elle puisse étancher sa soif de sang et récupérer des forces.
"Nourris toi du sang de celui qui t'a fait du mal. Cela te rendra bien plus forte, et tu sentiras le doux parfum de la revanche sanglante...Bois, et récupère. Nous allons devoir rentrer pour ne pas tomber sur d'autres de ces chasseurs. Moi je m'en fiche, mais ta jambe te coûte ta vitesse."
Elle lui donna un sourire se voulant rassurant, mais vu qu'elle était couverte de sang, cela n'était pas forcément le plus convainquant du monde. Une fois détachée, et sa jambe bandée, elle la releva, et assez coquinement, il faut le dire, lécha la petite plaie qui barrait son oeil.
Il fallait s'en aller, pour ne pas que celle qu'elle venait de sauver soit à nouveau capturée, elle étendit ses étranges ailes, se préparant à décoller, en la tenant comme une jeune mariée, fermement...les paroles attendront, il fallait dégager de cet endroit.
D'une impulsion de vitesse, elle prit son envol, rapide comme le vent, passant dans les zones silencieuses, ou elle ne sentait aucune présence, pour ne pas se faire repérer...un doux son émanait des cristaux de ses ailes, mais sa vitesse, même si elle portait une femme, était toujours bien présente.
En vue du balcon de sa chambre, elle vérifia que personne ne la regardait, pour s'envoler jusqu'à celui ci, elle atterrit dessus, gardant sa protégée dans ses bras. Bien entendu, connaissant la restriction des vampires pour entrer dans des endroits fermés, elle murmura doucement :
"Je t'invite à entrer."
Une fois cette ennuyeuse restriction brisée, elle allongea la vampire sur son lit, et partit préparer un thé rouge, bien chaud, elle ne savait pas si elle avait bu ou non la gourde de sang, mais elle espérait qu'elle l'avait fait pendant le trajet aérien ou pendant qu'elle la guérissait.
Elle revint avec un plateau et une grande serviette. Serviette qu'elle mit sur un fauteuil, ou elle s'assit pour ne pas tâcher le velours rouge. Elle posa ensuite le plateau sur un guéridon, et servit les deux tasses de thé, elle prit la sienne en souriant.
"Boit, cela te remettra d'aplomb, et dis moi le nom de la jeune personne que je viens de sauver des griffes d'un vilain violeur, désormais bouillie ?"
Elle ne savait si elle était choquée, mais elle voulait vraiment en savoir plus sur cette jeune femme. Elle pouvait tout lui dire, y compris si sa conduite meurtrière l'avait choquée, elle n'allait pas prendre la mouche pour si peu.
Elle but une gorgée de thé, en attendant la réponse de sa nouvelle amie, qu'elle avait sauvée.